1 - taper juste

Publié le 11 Septembre 2016

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Dimanche soir. Décision. J’ai décidé d’écrire. Écrire des histoires. M’en raconter également. Je ne sais pas trop où je vais. Écrire ou bien taper, finalement. Taper oui mais taper juste.

Tu vois, parfois, une soirée d’été en bord de Garonne suffit à reprendre des forces, et foi en l’avenir. Un petit mot d’une élève en face de “projet futur“ suffit également. Trouver des ressources là où on ne s’y attend pas. Pas parce-que cela apparait aberrant. Simplement parce-que à forcer d’entendre le contraire, nous finissons par ne plus faire attention et à malheureusement croire à cette stupide mélodie du 21ème siècle. Les banlieues, Saint-Denis et le 93. Mon nouveau quotidien, sans les banlieues, avec le lycée. Avec les banlieusards. Ma résistance à moi. Ce n’est pas de l’insoumission. C’est de l’adaptation.

C’est là où je me sens le mieux. Je fais ce que je peux dans cette société. Je pense le faire. Sans prétention. Je suis là avec eux. Je travaille sans contrainte. Je suis là, où peu le souhaitent. Je suis là, où on nous dit qu’il ne vaut mieux pas être.

Je ne sais pas si nous finissons par nous habituer au fameux :

- Tu travailles où, me demanda-t-elle ?

- Dans un lycée à Saint-Denis, lui répondis-je.

- Ah… fit-elle.

Encore quelqu'un qui s’est fait avoir par cette foutue mélodie. Nous ne pouvons lui en vouloir. Elle n’y est pour rien. Appliquons-nous plutôt à démolir cette mélodie, à la démolir joyeusement. Mon travail est un moyen de la démolir. Enfin, je le crois. Je suis professeur dans un lycée de Saint-Denis.

Rédigé par Mathieu C

Publié dans #Dépenser des pensées

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