2 - écrire comme je rame
Publié le 12 Septembre 2016
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Écrire oui mais pour raconter quoi ? Qui y a-t-il de plus stérile qu’une bouche qui bouge, qui bavarde pour ne rien dire ? La mélodie qui revient. Un air de déjà vu.
Écrire pour dire merde ? Écrire pour relâcher la pression ? Écrire pour se sentir vivant, je pense. Écrire pour aller à contre courant ou se persuader que je suis à contre courant ?
Écrire comme je rame. Écrire comme je milite. Écrire comme j’aime. Écrire comme je lis. Écrire comme je vis. Écrire comme je marche. Écrire comme je me cherche ? Écrire pour souffler.
Aujourd’hui, c’était l’Aïd-el-Kébir. Beaucoup d’absent.es. Le babtou – comme on m’a dit il y a deux mois – débarque ailleurs. Dans ce qu’ils appellent l’école de la République. A chaque fois que je traverse la cours, je ne peux cesser de penser que je me trouve dans les rouages de l’école de la ghettoïsation – sans italique.
Les élèves sont noir.es, basané.es. Je ne connaissais pas la moitié des prénoms des adolescent.es en face de moi. Le prof est blanc. Je m’appelle Mathieu. La France, 2016.
A se demander, mais qu’est-ce qu’ils attendent pour foutre le feu… ? Je les aiderai. Sans hésiter.